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LES NUITS CHAUDES DU CAP FRANÇAIS


baudriers blancs brillaient dans la nuit. Une troupe de gendarmes l’attendaient à sortir.

— Ah ! canailles, cria-t-il, qui a pu leur dire !

Et il essaya de faire feu de ses pistolets ; mais aussitôt on se jeta sur lui, il fut désarmé en un clin d’œil.

Comme on l’entraînait avec Jumilhac, une forme noire surgit au milieu des gendarmes, les bouscula, glissa entre leurs mains. C’était la négresse qui s’était échappée ou qu’on venait de délivrer. Elle se détourna en courant, envoya du bout de ses longs doigts un baiser ironique à Dubousquens, eut son rire étrange pareil à un aboiement de chienne, puis elle disparut dans une ruelle.

Dubousquens fut condamné à mort. Thérésia, implacable dans sa haine, suivit d’un balcon, en compagnie de Tallien, l’exécution de son insulteur. Il mourut courageusement, en homme qui a épuisé les plaisirs et peut-être, au milieu de toutes les apparences du bonheur, les maux de ce monde.

Mon guide ignore ce que devint la négresse. Elle dut quitter la France, retourner parmi les siens, maintenant affranchis et maîtres, oublier au milieu d’eux son servage, ses amours horribles, peut-être ses crimes.

À Bordeaux, le secret de cette vengeance et de