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LES NUITS CHAUDES DU CAP FRANÇAIS


se croiser sur mon épaule, tandis que le long de ses genoux se déroulaient les beaux cheveux d’Antoinette dénoués, libres du réseau. Tout le corps de mon enfant était immobile, sauf la jeune poitrine, tendrement fleurie, que les soupirs du sommeil soulevaient lentement et laissaient entrevoir sous la chemise entr’ouverte.

Devant ces grâces adorables, de nouveau je ressentis ce désir terrible qui m’avait une fois jetée, ivre de joie, contre son corps ; j’oublie que Zinga est là, je lève ses robes, j’écarte avec précaution ses jambes, et sans craindre qu’elle ne se réveille, je m’accroupis devant la chère enfant, je me perds, je m’oublie au plus secret et au plus profond de son être ; je goûte à cette chair plus tendre que le jasmin, et qui accuse la saveur piquante d’une plante marine. Oh ! comme j’eusse voulu qu’elle m’étouffa entre ses jambes déjà fortes ! Que j’eusse souhaité mourir ainsi en aspirant sa sève et son plaisir ! Mais un effroi me saisit tout à coup. Dans l’ombre duveteuse où j’égarais mes lèvres, il me semblait que les frais pétales s’étaient desserrés, que plus large la fleur s’offrait au baiser. Alors folle de curiosité impudique, et au risque d’être surprise dans mon examen, je dévêts, comme si elle avait été une courtisane ou une esclave, ses jambes délicates. Je pousse un cri ! Ah ! mon Dieu ! Mon Antoinette, l’enfant que j’avais gardée jalousement, que j’avais tenue loin des hommes, qui n’avait jamais eu pour amie qu’Agathe de Létang, mon Antoinette si bien surveillée, si jalousement défendue, n’était plus