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LA SAISON

seulement des nôtres par une passerelle. Des courtisanes, conduisant à toutes rames une barque légère, se divertirent à faire irruption parmi nous ; puis, dans le glissement de la nacelle, à narguer de leurs reins tendus et des bruits indécents de leurs lèvres, les accouplements qui se préparaient pour la nuit. Mais on s’élança sur elles ; elles chavirèrent, et ce fut un combat dans l’écume d’où sortirent des épaules égratignées, des croupes rougies, et des cris exagérés à plaisir, et des rires éclatants, sonores ou perlés, s’égouttant avec douceur sous les chevelures dénouées, tandis que surgissaient de l’onde de fières épaules, ou que des bras allongés glissaient parmi les roses flottantes et sous des torses verdâtres, —