Page:Rebell - La Nichina, 1897.djvu/350

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Tu les écriras tout à l’heure.

Il me laissait lui enlever ses habits. Je débraguettais le bonhomme comme une mère son enfant, et, avec la hâte d’une fiévreuse, je jetais ses nippes par les places, anxieuse de connaître l’état de son amour.

— Ne jette pas mes vêtements ainsi, s’écria-t-il, tu vas faire tomber l’or !

— Ne t’occupe pas de ça, répliquai-je.

Prompte comme l’éclair, je sors de ma robe, j’enlève ma chemise, je l’entraîne au lit. Après avoir fatigué mes doigts de mille jeux et m’être tournée de toutes manières, j’observai que Michele Buonvicino restait calme.

— C’est drôle, dis-je en lui regardant le dessus de la tête, tu as pourtant encore cinq cheveux noirs.

Croisant les bras dans une attitude de résignation, il poussa un soupir.

— Ah ! les affaires absorbent un homme, vois-tu !

J’eus soudain une illumination. Je me lève à la hâte et lui prépare un bain.

— Va le prendre ; c’est excellent pour ta situation.

Il revint quelques instants après :

— Eh bien ? demandai-je.

— Oh ! dit-il, l’eau n’était pas assez chaude.

J’étais lasse et furieuse de voir ainsi avorter mes projets.

— Vieille guenille ! vieille limace ! m’écriai-je, j’y renonce.

Et je lui tournai le derrière. Mais lui, avec les yeux d’un homme qui vient de gagner à la loterie, me caressait à la façon d’un grand père.

— Fais-moi ma petite omelette, Nina, veux-tu ? Momo a envie de collationner avec Nini.

Je lui fis sa petite omelette. De plus, je consentis à me laisser fouetter de temps en temps. Je lui dé-