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dit Angela Balla-l’Ocche. Elle n’a que cinq ans. C’est noncle, noncle Zan, qui apprend tout cela à Lina.

Mais soudain la fillette s’élança de mes genoux, fit une cabriole sur le tapis et, montrant au-dessous de ses jambes écartées, que le mouvement avait découvertes, sa petite tête renversée, malicieuse et toute en rires.

— Tiens ! pisque t’es zentil, z’vais t’le faire voir pour rien.

Et elle écartait les cuisses, tout heureuse d’étaler sa mignonne nudité.

Angela Balla-l’Ocche, furieuse, rouge de colère, atteinte au vif de sa dignité maternelle, s’était levée d’un bond et courait ramener sa fille dans le devoir.

— Misérable petite sale ! dit-elle en la mettant debout avec de grandes claques. Qui vous a enseigné ces choses ? Voulez-vous avoir le fouet, mademoiselle ? A-t-on jamais vu une enfant pareille !

Il y eut des sanglots étouffés par des menaces, des tapes assourdies sur les jupes, des promesses de châtiments chuchotées à voix basse et, finalement, un grignoteraient de dragées et un bruit de sonores baisers sur des joues encore en larmes.

Ce fut au milieu de cette réconciliation tendre et batailleuse d’une mère violente et de sa polissonne fillette que Nichina continua son récit.

Tandis que Fasol, devant la chapelle, regardait une sculpture du portail et que je songeais à partir aussitôt pour Venise, les gens de la noce sortirent en riant, en se bousculant, avec de grands cris et une pétulante gaieté qui nous joignit à eux et nous entraîna