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Fasol et moi, dit-elle, nous ne pûmes sauver les jeunes comédiennes. Nous arrivâmes pour recueillir leur dernier soupir. Devant cette mort étrange, ces visages, ces corps de grâces que les convulsions de l’empoisonnement avaient rendus hideux, je restais suffoquée de frayeur. Le vin qu’elles avaient pris était encore là.

— Tiens, fis-je, voilà le poison, et j’ai failli le boire.

Fasol, qui conservait une sérénité complète, me répondit avec indifférence :

— Bah ! quelque jalousie d’amant ; quelque rivalité de femme. Ce ne sont point nos affaires. Laissons tranquilles les morts ; et, nous qui sommes vivants, occupons-nous d’aimer.

Mais comme il n’y avait plus personne au théâtre, nous allâmes prévenir le bargello et nous rentrâmes ensemble.