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dernier baiser, elle s’en alla avec sa belle-mère.

Depuis je pense souvent, avec des remords et, je dois l’avouer, beaucoup de plaisir, à cette belle journée où Valentine eut une si bonne idée de négliger le Château-Rouge pour le bois où nous nous sommes tant amusées.

Aujourd’hui, après le déjeuner, je suis allée aux latrines où je me suis amusée comme Valentine me l’a montré. Je recommencerai ce soir dans mon lit quand j’aurai soufflé la bougie, et je penserai, pendant mon plaisir, au joli corps de Valentine. Si ma tante me voit, tant pis ! D’ailleurs elle ne s’en apercevra pas.

Manon est venue comme j’écrivais mon journal. Je lui ai fait respirer mon doigt :

« Sens, lui ai-je dit, je viens de le mettre dans mon cul. »

C’était vrai. Pour me punir de mon indécence, elle m’a claqué le derrière, je lui ai claqué le sien, et nous nous sommes amusées à nous battre pour rire, jusqu’au moment où, entendant le pas de ma tante, nous avons cessé de jouer et nous sommes