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arriver toute haletante et me demanda des explications auxquelles je ne sus répondre que par ces mots : « Ce curé est un misérable ! un misérable ! » Explication qui naturellement ne parvint pas à la satisfaire.

Mais, dans la soirée, le curé, qui avait repris ses manières douces et affables, vint trouver ma tante et demanda à l’entretenir quelques instants. Au risque de me faire surprendre, je me glissai dans le salon par une petite porte qui communiquait avec l’office, et je restai cachée derrière un rideau. Comme ils étaient à l’autre extrémité de la pièce et qu’ils parlaient bas, presque tout le temps que dura leur conversation, je ne pus surprendre que quelques mots, mais je distinguai ces paroles du prêtre :

— Il faut la marier. Son tempérament l’exige.

Paroles auxquelles ma tante répondit :

— J’aurais pensé qu’il valait mieux la mettre au couvent. Cependant, si vous jugez, monsieur le curé, que l’état de religieuse ne lui convient pas, je me rangerai à votre avis.