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ce, et j’ai failli tomber dans les latrines. Quand je me suis relevée j’étais toute humide par devant ; ma robe avait de l’ordure et le siège des lieux d’aisance aussi. Mon cœur battait précipitamment, j’ai eu hâte d’aller me changer.

Comme je sortais toute rouge de la garde-robe, ma tante m’a rencontrée et remis une lettre de monsieur le Curé.

Elle était ainsi conçue :

« Ma chère enfant, je suis étonnée que depuis plus de trois mois que vous êtes parmi nous, la pensée ne vous soit pas venue encore de vous confesser. J’ai fait part de ma surprise à madame votre tante qui m’a dit combien elle tenait à vous voir remplir vos devoirs religieux. C’est à sa prière que je vous invite à venir au sacré tribunal de la pénitence. S’il vous est désagréable de vous mêler à la foule de mes paroissiens, venez donc dans la soirée, de trois à quatre heures, à mon presbytère : je vous y attendrai.

« Votre dévoué pasteur,
« Louis Plancheteau, curé. »