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sait des miaulements et se frottait désespérément contre nos jambes, mais Valentine, à qui je fis part de ma crainte, me dit :

— Bête ! tu ne vois pas qu’elle est amoureuse.

Je rougis, très fâchée d’avoir montré ma sottise et mon ignorance à Valentine, mais Valentine, sans plus se moquer de moi, me dit à l’oreille :

— Prenons-la sous notre robe ; nous nous amuserons bien dans le lit cette nuit avec elle.

Cette Valentine fait de moi tout ce qu’elle veut. Après l’infériorité d’esprit dont je venais de témoigner, je n’osais pas d’ailleurs rien lui refuser. Je pris donc la minette sous ma robe, et aussitôt elle cessa ses miaulements et fit seulement entendre un ronron très sourd qui m’amusa beaucoup. Mais comme j’allais entrer au dortoir, je fus prise d’une frayeur :

— La sœur va nous voir, dis-je, et nous serons punies.

Ce à quoi Valentine répondit :

— Tu ne l’entends donc pas ronfler ? Va donc. Il n’y a rien craindre.

En effet, le dortoir était sombre… on