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Affaire de mœurs


de ma vie et de mes dévotions, peu à peu il m’a parlé du couvent ; il m’en a rappelé les exercices, les actes de piété, quelquefois sur un ton grave et religieux, mais le plus souvent avec des familiarités insinuantes, des sous-entendus libertins qui m’ont tellement choquée que je lui ai ordonné de se taire, le menaçant, s’il continuait ses propos inconvenants, d’appeler la femme de chambre pour le mettre dehors. Sans m’écouter, décidé sans doute à tout se permettre, il a essayé de m’enlacer ; par bonheur je suis parvenue à me dégager de son étreinte, à gagner la chambre voisine, à m’y enfermer, le laissant dans un véritable état de folie amoureuse ou sensuelle. Mes trois petites nièces, Henriette, âgée de douze ans ; Lise, qui a onze ans, et Émilie qui en a neuf, étaient à jouer à la maison ; elles couraient de chambre en chambre et firent irruption en se bousculant dans la pièce où il était demeuré. Comme les deux plus grandes