Page:Rebell - Gringalette, 1905.djvu/83

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
67
L’infâme !…


ciples ; les grandes chuchotaient en me regardant ; si je m’approchais, elles faisaient semblant de ne pas me voir, comme si la fessée que j’avais reçue m’avait déshonorée et rendue infréquentable. L’abbé, lui, me considérait en souriant. Il m’appela : « Écoutez-moi, mon enfant. C’est pour votre bien que je vous ai punie. Dites-moi que vous ne m’en voulez pas. Et donnez-moi un baiser de paix. — Non, Monsieur l’abbé, lui répondit-je en lui tendant la joue, je ne vous en veux pas. » C’était vrai. Même après une fessée aussi rude, je n’avais pas de haine pour lui. S’il m’administrait un jour des claques sur le derrière, une autre fois, pour me récompenser, il m’apportait des bonbons. Et puis, quoique gosse, je sentais bien qu’il s’amusait à me corriger, et de temps à autre je me résignais ainsi à lui faire plaisir.

« — L’infâme !… L’infâme ! » répétait mon