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Un Jeu de Femme


et comme je me demande, toute palpitante d’émotion, ce qui va m’arriver, je reçois un coup sur les fesses qui m’arrache un cri de douleur. Je sens les ongles de l’aumônier s’incruster aux creux et aux pleins de ma chair, tandis qu’il me recommande de ne plus crier si je ne veux pas augmenter la rigueur de mon châtiment. Il continue à me frapper, d’abord de ses larges paumes, puis de la souple baguette qui sert au maître de géographie pour montrer les cartes. Je lui obéis, je retiens mes cris, mais, à demi-voix, je le supplie de me pardonner : « Monsieur l’abbé ! Monsieur l’abbé ! je vous en prie, ne me battez plus ! J’ai trop mal ! » Mais il ne s’arrêtait pas. Ah ! comme il me cinglait. Il ne m’eut pas plutôt dit de me rajuster que j’éclatai en sanglots. Je n’osais pas rentrer dans la cour de récréation, les yeux rouges et comme meurtris. Quelque écolière indiscrète avait surpris la scène et était venue la raconter à mes condis-