mais cette gaieté eut un arrêt soudain, terrible,
lorsqu’à la stupeur des écuyers, au désarroi des
mimes, aux hurlements et aux lamentations de
Bichot, il fallut bien que le public reconnût sa
méprise et un accident peut-être mortel. Monsieur
Cusani eut beau paraître en habit noir,
saluer le public et annoncer que « la chute de
cheval de Mlle Juzaine était sans gravité et que
la représentation allait continuer », sa venue ne
dissipa point l’impression tragique de la foule,
non plus d’ailleurs que les danses les plus gracieuses
de sa fille et de Gringalette. La douleur
du clown, s’arrachant les cheveux de désespoir,
derrière Juzaine inanimée, que deux écuyers se
hâtaient de transporter hors de la salle, était un
spectacle trop saisissant pour qu’on pût, d’une
minute à l’autre, l’oublier.
Juzaine était réellement morte, et le pauvre clown qui la pleurait ressentait davantage son malheur à la vue de ce visage si joli il n’y avait