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Gringalette

Juzaine écoutait avec stupeur ; on eût dit qu’on lui parlait une langue inconnue dont elle n’entendait pas un mot. Quand M. Cusani eut achevé, elle rougit de honte : elle avait compris enfin !

— Monsieur, dit Juzaine, vous n’avez pas le droit de me soupçonner sans raison, et je ne vous permets pas de m’accuser ainsi en public !

— Ah ! tu ne me permets pas… je vais te demander la permission peut-être.

— Vous êtes un insolent.

— Si tu le prends sur ce ton-là, nous allons voir ça, par exemple ! Comme je vais te rabattre le caquet et moucher ton esbrouffe !

Tout en parlant de la sorte, le gros Cusani s’était jeté sur Juzaine qui, vainement, avait essayé de fuir, repoussée vers lui par Mademoiselle Cusani, par les écuyers et les valets. Il l’avait acculée à l’écurie et, après une courte lutte, il la força de s’agenouiller et la traîna vers