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Gringalette


le garçon venait de servir ; aussi Bichot crut-il le moment arrivé d’obtenir une explication.

— Gringalette, nous direz-vous à présent pourquoi vous êtes ce soir gentille comme un crin et riante comme une porte de prison ?

Alors sans se presser, en regardant son assiette, et d’une voix entrecoupée :

— Pourquoi que vous m’avez appelée fainéante ?

— Moi, je t’ai appelée fainéante ? C’était donc pour plaisanter.

— Non, non, continua-t-elle, c’était pas pour plaisanter. C’est vrai que j’suis fainéante, mais à qui la faute ? Est-ce que je voudrais pas turbiner comme Juzaine, est-ce que je ne voudrais pas m’cavaler, sur Reine-de-Mai ou sur l’Arabe, est-ce que j’serais pas capable d’être écuyère, moi aussi ?

— Écuyère ! ma pauvre Gringalette, mais