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La Crinoline

— Vous connaissez Mme de Pommereuil, vous ! lança dédaigneusement Clérambault.

— Certainement, je la connais, Alix de Pommereuil, et je l’ai connue avant vous, avant son mariage.

Et, sans attendre qu’on l’en priât, la dame imposante nous fit ce récit :

J’étais alors toute gamine et j’avais un petit ami que j’aimais bien, qu’on appelait Totor. Totor et moi nous faisions des promenades à n’en plus finir dans la banlieue de Paris, même que nos paternels ne nous arrangeaient pas au retour pour cracher comme ça sur l’ouvrage et passer en ballade les trois quarts de la journée et la moitié de l’autre quart. Une fois, un jeudi que je crois, nous étions partis toute une bande. Chacun de nous, Gisèle, Henriette, Clémentine, avait son ami. Il y avait même un garçon de trop, le petit Riri, qui était vieux d’à peine quinze ans et qui ne promenait point