assez exempte de coquetterie pour affronter
toutes les critiques et même s’en gausser au
besoin ; aussi je fus assez surpris de ne point la
voir se baigner. Je pensai qu’il fallait attribuer
cette abstention à la crainte de certaines promiscuités,
ou peut-être à l’une de ces étranges
et excessives pudeurs qui se rencontrent quelquefois
chez les femmes les plus libres et les
plus hardies. Cela ne m’empêcha donc point de
lui montrer qu’elle me plaisait, de lui faire la
cour et d’avoir bientôt avec elle les relations
les plus amicales. Mais bien que je ne sois
point un timide, j’étais arrêté dans mes entreprises
amoureuses par la colère soudaine et
l’énergie de sa défense ; protégée comme elle
était par sa toilette compliquée, véritable geôle
pour son corps, dont elle seule connaissait les
sorties et les échappées secrètes, il me paraissait
inutile de l’attaquer ; que sa résistance fût
feinte ou réelle, je ne pouvais réellement pas le
Page:Rebell - Gringalette, 1905.djvu/273
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
256
La Crinoline