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Petite Despote


pourraient y échapper sans aucun dommage.

Ma fiancée, sortie à peine du couvent, n’avait pas encore l’audace d’une femme habituée à la vie mondaine, mais à ses intempérances de langage, à ses réparties trop vives, au ton décidé, impérieux, tranchant de ses confidences qui avaient pour but principal de m’initier à ses fantaisies et à ses volontés, je sentais qu’en dépit de sa gentillesse et de sa grâce, elle allait être pour moi, si je n’y mettais ordre, un inlassable despote. Cela excitait bien mon désir de conquérant, mais effaçait toutes mes idées matrimoniales ; elle se fût peut-être révélée la plus charmante des maîtresses ; au contraire elle promettait à un mari l’existence la moins unie et les plus ennuyeuses aventures.

Seulement elle savait si bien corriger ses paroles imprudentes par une manière chaste d’abaisser les yeux, et une expression d’ineffable modestie, que mes craintes se dissipaient