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La Crinoline

— Ah ! ma pauvre enfant, comme ces modes nouvelles sont extravagantes ! Si nous avions porté ces robes-là dans notre temps !

Observation qui amenait un sourire sur les lèvres d’Alix, et le sourire persistait au mot de la grand’mère :

— J’avoue qu’elles sont bien plus convenables pour une jeune fille que les jupes étroites.

Pauvre dame ! Qu’importe l’étroitesse ou la largeur d’une jupe ! Le Diable travaille toujours avec les couturières au grand bénéfice des amoureuses.

La vérité, c’est qu’avec ces robes qui remplissaient un salon et ces crinolines qui les défendaient contre toute entreprise, les femmes prenaient une importance, un orgueil, une hardiesse inimaginables. Sous la protection de pareilles cuirasses elles devenaient d’une liberté effrénée et elles s’exposaient au péril, avec la sérénité la plus complète, persuadées qu’elles