compagne de lit ; maigriotte, noiraude, elle
n’offrait rien d’agréable, au premier coup d’œil,
mais pour peu qu’on l’examinât, on était attiré
par ses yeux singuliers ; tantôt d’une reposante
douceur, tantôt d’un étrange éclat, ils
n’avaient point la naïve indifférence de leur âge,
mais variaient sans cesse d’expression au point
de laisser tout ignorer de l’âme qui les illuminait :
âme de femme déjà, peut-être bonne,
peut-être perfide, certainement passionnée.
Après les avoir contemplées un instant, le clown se pencha vers Juzaine et lui donna un long baiser qu’on lui rendit, puis il souhaita le bonsoir à Gringalette. En se couchant, il les regarda encore. Déjà Juzaine était endormie, quant à Gringalette il l’entendit sangloter. Il revint à leur lit. Les joues de Gringalette étaient humides de larmes.
— Voyons ma petite Gringalette, qu’as-tu à pleurer comme ça ?