Page:Rebell - Gringalette, 1905.djvu/249

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
232
La Crinoline


avec une coquetterie, une impertinence, une impudeur extraordinaire. Vous asseyiez-vous devant, derrière, à côté, loin de cette jupe crinolisée ? Vous étiez sûr de l’avoir dans le dos, sur les épaules, à vos pieds ou même sous le nez. Vous ne pouviez pas y échapper. Elle vous entourait, vous enveloppait de soie et de parfums. On eût dit que la femme, telle qu’une étrange sirène, était parvenue à grandir monstrueusement le bas de son corps pour prendre les hommes comme dans une nasse énorme qui avait fini par s’adapter si bien à sa personne qu’elle en faisait partie, qu’on ne l’imaginait plus sans cela. Et quand sur un canapé, ou dans une voiture, vous étiez battu, souffleté, pressé par ces vagues d’étoffe, lourdes ou écumeuses, il vous semblait que c’était une chair féminine qui vous opprimait ainsi et c’était pour vos désirs mâles une irritation délicieuse. Énervante aussi. Devant la crinoline au repos d’Alix, il m’arrivait