avec une coquetterie, une impertinence, une
impudeur extraordinaire. Vous asseyiez-vous
devant, derrière, à côté, loin de cette jupe crinolisée ?
Vous étiez sûr de l’avoir dans le dos, sur
les épaules, à vos pieds ou même sous le nez.
Vous ne pouviez pas y échapper. Elle vous entourait,
vous enveloppait de soie et de parfums.
On eût dit que la femme, telle qu’une étrange
sirène, était parvenue à grandir monstrueusement
le bas de son corps pour prendre les
hommes comme dans une nasse énorme qui avait
fini par s’adapter si bien à sa personne qu’elle
en faisait partie, qu’on ne l’imaginait plus sans
cela. Et quand sur un canapé, ou dans une voiture,
vous étiez battu, souffleté, pressé par ces
vagues d’étoffe, lourdes ou écumeuses, il vous
semblait que c’était une chair féminine qui vous
opprimait ainsi et c’était pour vos désirs mâles
une irritation délicieuse. Énervante aussi.
Devant la crinoline au repos d’Alix, il m’arrivait
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La Crinoline