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Alexis


chœur toutes les femmes, duègnes et amoureuses.

— Puisque vous le désirez, dit Clérambault, qui était en veine de paroles ce soir-là, je vais vous satisfaire : du moins essaierais-je d’être le moins triste et le plus joyeux que je pourrai.

— Quand vous deviendrez trop lugubre, on vous donnera une coupe de champagne pour vous rendre la gaieté.

— Soit, fit Clérambault qui commença aussitôt le récit de son infortune conjugale :

Elle s’appelait Alix. Il est inutile que je vous donne son nom de famille. Elle était riche et de vieille lignée, orpheline et sous la gouverne d’une grand’mère dont elle faisait l’enchantement et qui, en retour, était soumise à tous ses caprices. Elle sortait du couvent, avait l’air modeste qui alors était de mode chez les jeunes filles, mais cependant ne se montrait ni gauche, ni embarrassée ; elle n’était même pas dépour-