Un pas monta vivement ; elle se leva, courut ouvrir : Mme Narischkin entra en toute hâte ; ses cheveux en désordre, ses traits altérés, sa mise d’ordinaire si soignée et qui paraissait cette fois improvisée brusquement et comme à l’aventure la rendaient méconnaissable.
— C’est fait ! dit-elle d’une voix assourdie.
La princesse lui saisit les mains avec effusion.
— Ah ! Merci, merci ! s’écria-t-elle. Et comment est-il mort, le misérable ?
— Je l’ai atteint à la tête. Il a tourné sur lui-même et est tombé. Il a certainement été tué sur le coup.
— Tant pis !
— Pourquoi tant pis ?
— J’aurais voulu qu’il souffrit mille fois ce qu’il m’a fait lui-même souffrir et qu’il vît lentement la mort s’approcher.
— Oui, mais ç’aurait été plus dangereux pour nous. S’il avait appelé au secours et parlé, un