— Eh bien ! demanda la princesse qui parut très anxieuse.
Madame Narischkin eut une hésitation, puis résolument :
— Je t’ai promis, Alexandra, de faire ce que tu voudrais. Dispose de moi !
— Ne t’effraie pas à l’avance, reprit la princesse. Le bois qui entoure le pavillon où tu demeures est vaste. Et sur la lisière habite le vieux Vladimir. On le dit affilié à je ne sais quelle mauvaise secte ; le staroste (maire du village) ne pense point de bien de lui. C’est lui qu’on soupçonnera. Je voudrais qu’on osât t’accuser.
— Ce serait possible, Alexandra !
— Non, non. Je suis là, moi, pour te défendre. moi, la princesse Daschkoff. S’il t’arrivait la moindre chose, je parlerais au Czar. Je n’aurais qu’un mot à dire pour te sauver. N’aie donc pas peur ! Seulement cette lettre que tu dois remettre au gouverneur…