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La Comédie chez la Princesse

« Je la vis pâlir et trembler. Elle cherchait du regard une chaise pour s’y reposer, mais il n’y avait dans le cabinet de Santousky d’autre siège que le fauteuil où était assis le chef de police.

« — Oh ! fit-elle, je ne sais pas ce que j’ai dit tout à l’heure. Je m’amusais, je plaisantais.

« — Il y a des plaisanteries qui ne sont pas seulement inconvenantes, mais criminelles, reprit Santousky. Vous avez manqué de respect à Sa Majesté, vous avez excusé, bien mieux ! exalté l’assassinat. De tels discours tenus dans un salon plein de monde, sont une véritable provocation au meurtre. Félicitez-vous que votre rang et votre jeunesse ne vous vaillent cette fois qu’un avertissement.

« Elle regardait la porte avec angoisse, et pensa qu’on allait lui permettre, après cette admonestation honteuse, de se retirer, mais une humiliation autrement cruelle l’attendait.