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Les Révoltées de Brescia

Le prince de Reuss avait écouté Haynau fort attentivement.

— Général, dit-il, je vous félicite de votre aventure ; mais laissez-moi vous dire que s’il y avait une émeute à Géra, je ne vous chargerais pas de la réprimer.

— Pourquoi, monseigneur ?

— Parce que vous la feriez dégénérer en révolution. Herbillon au contraire saurait la traiter doucement et l’apaiser.

Comme Haynau paraissait fort blessé de cette remarque tandis que son compagnon se rengorgeait, le prince eut un sourire, et pour atténuer l’effet désobligeant de ses paroles :

— Soyez-en persuadé ! dit-il, si des passions féroces soulèvent mon peuple, et qu’il faille une main de fer pour le châtier, nous penserons à vous, Haynau.

— Vous aurez raison, monseigneur, répondit simplement le général, je ne suis jamais si