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Les Révoltées de Brescia

— Encore dois-je savoir ce que l’on attend de moi.

— Que tu aies l’air d’être mon amant !… Oh ! seulement l’air, ajouta-t-elle en riant. Je ne tiens pas d’ordinaire, à ce que tu frôles ton sale museau contre ma figure, mais pour une fois et quelques florins, j’y consens.

— Comment, s’écria cette brute, mais je n’ai pas l’intention de te donner quoi que ce soit.

— Sois rassuré, ladre ! réplique Esther, on nous paie tous deux.

Et lui prenant le bras, elle me l’amena ; puis, à voix basse, elle me dit le rôle qu’elle se proposait de jouer tout à l’heure aux yeux de son ancienne maîtresse et quel langage je devais lui tenir moi-même : cette femme, dans sa haine et sa soif de vengeance, me dictait mes actes et je me laissais conduire par elle.

La laissant à l’écart avec Casacietto au fond de la salle et bien dissimulée par un groupe