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Les Révoltées de Brescia

— Consentirez-vous maintenant à parler, à nommer vos complices ?

Sans me répondre elle se mit à pousser des gémissements.

— Arrêtez un instant, commandai-je aux ordonnances ; déliez-la et donnez-lui un verre de champagne. Si tout à l’heure elle refuse de faire des aveux, vous recommencerez à la sangler.

Elle avait un moment de répit. Comme l’endolorissement de ses fesses ne permettait pas de l’asseoir sur le fauteuil, on la coucha sur des coussins. Elle eut beaucoup de peine à boire car ses mains tremblaient, et son corps était secoué par de grands sanglots.

Esther Bettington contemplait sa rivale d’un œil féroce ; elle avait suivi le supplice sans en perdre le moindre détail :

— Je vois, me dit-elle, que ce ne sera pas facile de la faire parler sous le fouet. Il y aurait