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La Flagellation


les pires grossièretés à l’adresse de l’empereur, des officiers, de moi-même.

— Ah ! fi donc, ma chère, disait Hartmann, on m’avait vanté vos talents de cantatrice, mais je croyais que vous les manifestiez d’une autre façon.

— Allons, dis-je aux ordonnances, prenez vos sangles, et qu’on se mette à la fouetter vigoureusement.

Sous les cinglons des soldats, des pois de pourpre apparurent sur les chairs qui nous étaient offertes, puis des raies sombres ; bientôt la croupe de la Camporesi fut pareille à une grande compote de fraises, d’un rouge violacé. Elle retenait ses cris ; mais la douleur fut plus forte que son courage ; à une cinglade plus coupante, des hurlements montèrent de sa gorge, suivis de rugissements, et les injures alternèrent avec les supplications.

Je me penchai vers elle :

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