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Les Révoltées de Brescia


mince lueur. Esther se couvrit le visage de sa sortie de bal et s’avança sur le palier ; puis contrefaisant sa voix :

— Vous cherchez sans doute Casacietto, Madame, dit-elle ; il va venir à l’instant. Il m’a prié de vous dire de l’attendre dans cette salle.

Emma Camporesi, la figure voilée, entra, suivie d’Esther. Aussitôt on rapporte les candélabres et on ferme les portes. Emma aperçut les officiers attablés, Esther qui avait rejeté sa sortie de bal et moi qui m’avançais vers elle pour lui faire les honneurs de la fête.

— C’est une indignité, s’écriait-elle, un pareil guet-apens !… C’est toi, coquine, lança-t-elle à Esther, c’est toi qui m’as attirée ici !

— Il m’a semblé, ma chère Emma, répliqua Esther, qu’on ne pouvait se réjouir à Brescia en votre absence.

— Ce n’est pas le moment de se réjouir, dit Emma, mais de se lamenter.