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Emma Camporesi


proche, et la vue de cette belle fille dont la personne n’avait rien de pudique, l’idée de cette Emma Camporesi nous avait rendus anxieux. Seul le colonel Hartmann, fier d’avoir amené Esther, ne cessait de chuchoter des plaisanteries à l’oreille de sa prétendue conquête, qui, assise sur le bord de la table, l’air indifférent, les yeux distraits, les accueillait par un petit rire de politesse, en s’éventant de son mouchoir parfumé.

Une heure se passa dans cette attente. Nous entendîmes un pas vif monter l’escalier.

— Je suis sûre que c’est elle, dit Esther en prêtant l’oreille, éloignez les lumières : cela vaudra mieux. Elle n’entrerait pas ici. Vous les rapporterez ensuite.

Les ordonnances emportèrent les candélabres de la salle qui demeura dans une pénombre. Une petite lampe qui brûlait dans l’escalier glissait seulement par la porte entrebâillée une