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La belle Esther

— Doucement, doucement, ma fille, lui dis-je en lui pinçant le derrière et je la secouai un peu rudement.

— Voulez-vous me lâcher, criait-elle en se débattant.

L’ancienne servante reparaissait toute dans ses façons grossières qui étaient en violent désaccord avec sa beauté gracieuse et l’élégance de sa toilette d’une richesse trop éclatante, mais pourtant de coupe et de nuances harmonieuses.

— Savez-vous que nous sommes les maîtres, dis-je, et que nous pouvons vous forcer à nous obéir ?

Changeant alors subitement de ton, elle prit une attitude câline, une voix caressante et mielleuse, où il y avait pourtant comme un arrière-goût d’ironie.

— Pourquoi prétendez-vous me contraindre, susurrait-elle, quand je suis toute aux ordres