Page:Rebell - Gringalette, 1905.djvu/146

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
130
Les Révoltées de Brescia

— Je vous crois ! il s’imagine que la signora a un préféré, qui n’est pas lui, simplement parce que la Camporesi depuis quelque temps ne lui donne plus de galette et devient avare. On raconte qu’elle met de l’argent de côté pour qu’on lui dise des messes après sa mort.

— Vous êtes méchante. Que vous a-t-elle donc fait ?

— Une petite chose que je ne lui pardonnerai jamais… Elle m’a battue quand je servais chez elle.

Elle fit cet aveu avec une sorte de fierté qui surprit tout l’entourage.

— Eh bien oui ! dit-elle, j’ai été servante. Cela ne m’empêche pas d’être la maîtresse de ceux que je choisis pour m’adorer… Tenez, ce grand blanc qui est là, devant moi, avec sa poitrine couverte de plaques et de rubans, il sera à mes pieds quand je voudrai.

C’était à moi qu’elle s’adressait.