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Les Révoltées de Brescia


en notre compagnie. La demande était peut-être un peu brusque, mais j’avais observé qu’en Italie, d’ordinaire, les princesses d’amour, même les plus huppées, ne se choquent point de façons vives et gaillardes.

L’ordonnance revint bientôt. Emma se trouvait à l’adresse indiquée. Elle habitait, au dire de notre soldat, un vieux palais très luxueusement meublé ; l’abord majestueux, mais le visage gracieux et joli, elle ne mentait point à sa réputation. Seulement ce friand morceau n’était point pour notre bouche.

— Madame, nous dit l’ordonnance, a fait répondre qu’elle refusait d’assister à une fête donnée par les ennemis de sa patrie. Il ne lui convient pas, a-t-elle ajouté, de se réjouir au moment où l’Italie est en deuil.

— Peste ! m’écriai-je, si nous avons affaire à des héroïnes, nous n’avons pas fini !

— Voulez-vous la voir ? ce n’est pas difficile !