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Les Révoltées de Brescia


jambes et les bras, mais au juron que je proférai, l’homme se souleva du lit et me montra la figure effarée de mon aide de camp. Avec quelle colère je me jetai sur le couple ! Je saisis le ceinturon de mon amoureux pour les cingler, et je les frappai à tour de bras. La tête dans l’oreiller, Irène hurlait comme une chienne. Quant à son complice, il se sauva en chemise dans la rue ; je lui lançai par la fenêtre son sabre, son shako, ses bottes, sa culotte. Il dut se rhabiller dans une allée. Je revins à Irène ; après lui avoir donné des coups de cravache par le visage et lui avoir botté le derrière de la bonne façon, je la fis dégringoler mon escalier et je la jetai à la porte avec une jupe et une blouse sur les bras. J’étais comme affolé de ce qui venait de m’arriver ; j’étais si sot, si naïf que j’avais fini par avoir confiance dans cette fille ; j’avais beau être jaloux, je ne m’imaginais pas qu’elle pût me tromper.

« Je regrettai bientôt d’avoir traité si durement