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Irène et Charlot


sûre d’elle-même et craignait une seconde plus tard de manquer d’audace :

« — Ce n’est pas Jacques, c’est Charlot qui vous a dénoncé à moi. Eh bien, c’est un fourbe, ce Charlot, je le déteste ! C’est pour boire avec lui que j’ai pris le carafon de liqueur ; et puis il vous vole vos cigares…

« Mais il m’était indifférent qu’elle accusât Charlot et même que Charlot fût coupable de m’avoir volé des cigares. L’important pour moi, c’est qu’Irène et Charlot, d’amoureux fussent devenus des ennemis acharnés. Irène sentait en Charlot un espion et ne pouvait plus le souffrir ; Charlot trouvait son intérêt à dénoncer Irène et il ne l’aimait plus depuis qu’il l’avait vue courber le derrière sous ma cravache. Ce difficile amant la trouvait ridicule.

« Pour consoler Irène je lui commandai de jolis costumes d’homme : un pour la maison, deux pour sortir le jour, et un habillement complet