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Les Révoltées de Brescia

« Sans peut-être deviner ce que je lui voulais, elle me laissa rabattre sur ses bottines son pantalon d’ouvrier, mais quand j’eus retroussé sa chemise et qu’elle me vit lever ma cravache, elle eut une rage folle et essaya de lutter avec moi. Je dus lui attacher les mains et alors, malgré les bonds et les contorsions de son corps, malgré les hurlements dont elle remplissait la maison, je lui donnai une cinglade qui lui marbra convenablement la peau.

« Enfin je la laissai aller pleurant, sanglotant, gémissant. Charlot, par la porte entr’ouverte, avait assisté à la correction et riait sous cape d’avoir vu écorcher le derrière de sa bonne amie.

« Pendant deux jours elle se tint à l’écart, triste et boudeuse ; elle n’obéissait aux ordres de Jacques ni aux miens ; elle ne parlait à personne. Le soir du second jour elle s’approcha de moi et me dit très vite comme si elle n’était pas