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Une fessée militaire

« En procédant à cette exécution d’un genre plus familial que militaire, voilà un soldat qui dit tout à coup : « Ah ! il en a, celui-là, des coussins pour s’asseoir, on n’aura pas besoin de viser avec lui… mais c’est pas Dieu possible ! c’est une fille ! » Je m’approche. C’était en effet une fille, les cheveux ramassés sous une casquette d’ouvrier, culottée et emblousée comme un garçon. Elle avait de beaux yeux vifs, un nez qui flairait les aventures et une bouche charnue ouverte sur les plus jolies dents du monde. Au milieu des mains d’hommes qui la tenait, elle se débattait avec une fureur qui semblait infatigable. « Allons, laissez-la, dis-je aux soldats. Vous n’allez pas vous attaquer aux filles à présent. Je prends celle-ci sous ma protection. » Ils grondaient, et j’eus de la peine à leur arracher leur proie. Sans doute ils eussent fouetté cette petite avec des verges de leur façon.

« Je l’avais confiée à l’un de mes aides de