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Au Théâtre


quillement vers un restaurant où elle déjeuna de mets délicats et d’un fort bon appétit.

De retour à la maison elle eut peur. « Il est arrêté, se dit-elle, et peut-être va-t-on m’arrêter moi-même. » Elle attendait à chaque instant l’arrivée d’un commissaire de police. Il ne vint personne. À la montée de la nuit elle songea qu’elle était libre de passer sa soirée selon son caprice ; elle s’habilla de sa plus belle robe, mit son chapeau neuf, ses bijoux, alla dîner dans un restaurant assez cher du quartier latin où son mari l’avait menée une fois, et se fit conduire ensuite aux Nouveautés, où elle rit et s’égaya de tout cœur. Un jeune homme, assez bien fait de sa personne, qui était assis près d’elle lui fit la cour ; ils causèrent durant les entr’actes et à la fin de la représentation il l’invita à souper.

— Non, dit-elle, après un moment d’hésitation, ce ne serait pas convenable.