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LES TEMPLIERS,

Les templiers, enfin, ne peuvent échapper
Aux coups dont le monarque est prêt a les frapper
S’il faut les accuser, je l’oserai moi-même :
L’intérêt 4e l’état sera ma loi suprême,


LE MINISTRE.


Leur pouvoir, de grands noms, de perfides bienfaits,
Attachent k leur sort la plupart des Français ;
De nombreux courtisans, même le connétable.
Forment aux templiers un parti redoutable.
Plus d’une fois la reine a prodigué pour eux
Un crédit tout puissant, des soins trop généreux ;
Sans doute elle voudra protéger le grand-maître :
Oui, les plus grands dangers nous attendent peut-être ;
Mais vous me connaissez, comptez toujours sur, moi
Contre ces ennemis de l’état et du roi.
Quoi ! leur coupable audace est encore impunie !
fis vivent étrangers dans leur propre patrie.
Ils se sont affranchis des tributs solennels
Que partout les chrétiens acquittent aux autels.
Riches de nos bienfaits, mais possesseurs avides,
Ils repoussent loin d’eux le fardeau des subsides.
Dangereux ennemis et perfides sujets,
Sans cesse ces guerriers formaient d’affreux projets ;