Page:Raynouard - Les templiers, 1805.djvu/83

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
lxxix
DES TEMPLIERS

Chacun connaît la manière dont se termina son procès. Le pape s’était réservé de prononcer sur les chefs de l’ordre. Les cardinaux publièrent, dans le parvis de l’église de Notre-Dame, un jugement qui, supposant que le grand-maître avait fait des aveux et qu’il y persistait, le condamnait à la prison perpétuelle.

Le grand-maître et l’un de ses compagnons, au grand étonnement des nombreux assistants, proclamèrent alors la rétractation de leurs aveux, en s’accusant du seul crime de les avoir faits.

Les cardinaux, étonnes, confièrent ces deux prisonniers au prévôt de Paris, pour les garder jusqu’au jour suivant, où ils se proposaient de statuer.

Le roi apprenant cet événement, convoqua aussitôt un conseil, où n’assista aucun ecclésiastique, et il fut décidé que le grand-maître et les chevaliers seraient brûlés sur le champ (1)[1].

  1. (1) Publice de mandato regis Franciæ extitit combustus ; qui tamen com concilio prælatorum et peritorum ad aliam pænitentiam peragendam prius fuerant condemnati. Nam Philippus rex Franciæ