Page:Raynouard - Les templiers, 1805.djvu/75

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
lxix
DES TEMPLIERS


rétracté ; on ajoute qu’il avait paru revenir à ses premiers aveux, on craint qu’il ne persiste dans sa rétractation.

Le conseil répond qu’il faut s’en tenir aux premiers aveux.

Cette décision était antérieure au voyage de Chinon.

Il est évident que depuis sa première rétractation, le grand maître a toujours persisté ; s’il eût varié, on n’aurait pas manqué d’en constater la preuve, et il est aisé de démontrer qu’il ne fit plus d’aveux devant les légats du pape, qui osèrent cependant se vanter de les avoir obtenus.

Ce point historique mérite qu’on s’y arrête un instant.

Les conseils du roi crurent nécessaire de faire comparaître par-devant le pape plusieurs chevaliers qui avouassent les crimes dont ils étaient accusés : il n’était pas difficile d’en choisir un certain nombre, vaincus et subjugués par la crainte, ou séduits par les promesses et les bienfaits.

On en trouva soixante-douze dans la multitude des proscrits ; on aurait pu vraisemblablement en trouver davantage, mais le