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DES TEMPLIERS


condescendre à un aveu momentané, qui portait avec lui-même sa rétractation, tant il était invraisemblable par son absurdité et par son ridicule. J’admets donc, puisque je le trouve écrit dans l’interrogatoire de l’inquisiteur, et dans quelques historiens, que le grand— maître avait d’abord répondu que, lors de sa réception, il promit d’observer les règles et les statuts de l’ordre, qu’ensuite on lui présenta une croix où était la figure du Christ, qu’on lui ordonna de le renier, et qu’il le renia malgré lui ; et enfin qu’invité à cracher dessus, il avait craché à terre, et une seule fois.

Dès que le grand-maître connut que l’aveu qu’on avait exigé de lui, loin d’amener un arrangement en faveur de l’ordre, pouvait servir de prétexte à de nouvelles injustices et à de cruelles diffamations, il se hâta de donner l’exemple de la rétractation.

Oui, cette rétractation du grand-maître devança celle de tout autre chevalier. Ce fut de la part du chef de l’ordre un rappel courageux aux principes de l’honneur et de la vérité.

Elle fut peut-être plus utile à la cause