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DES TEMPLIERS


un Italien et trois Français, decidèrent-ils qu’on devait, avant tout, entendre les templiers accusés.

Cette délibération, commandée par les lois de la religion et de la justice, ne pouvait qu’amener des résultats qui auraient contrarié les projets du pape, de Philippe-le-Bel et des autres rois qui voulaient disposer des biens des templiers ; mais le pape essaya vainement de fléchir la résistance équitable et courageuse des pères du concile. Il fut réduit à éluder l’autorité sacrée qu’il avait invoquée lui-même ; et, contre le droit et l’autorité des pères du concile, malgré leur décision impérative, il prononça, en consistoire secret, l’abolition provisoire de l’ordre.

Le devait-il ?

Le pouvait-il ?

Il serait aisé de répondre à ces questions. Mais qui élèverait encore des doutes sur l’injustice de la proscription de cet ordre, et sur la barbarie du supplice de tant de chevaliers, et de leur illustre chef, Jacques de Molay ?

J’ai dû justifier l’ordre, avant de m’occuper de ce brave et vertueux chevalier.