Page:Raynouard - Les templiers, 1805.djvu/66

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
DES TEMPLIERS

Ils se disent mandataires de quinze-cents à deux mille chevaliers. Ils s’étaient présentés d’eux-mêmes sous la sauvegarde de la bonne foi publique.

Leurs malheurs et leurs proscriptions étaient des titres respectables, surtout devant les pères et le chef de l’Eglise.

Une grande discussion allait s’engager. Le concile seul n’en eût pas été juge : l’Europe, la chrétienté, le siècle, la postérité auraient eu à ratifier ou à condamner le jugement du concile.

Que fit Clément V ? Il m’en coûte de le dire. Mais je dois la vérité à la mémoire de tant d’illustres victimes, au siècle présent, aux vertus mêmes de ces pontifes et de ces prêtres qui, dans des temps plus heureux, font oublier les erreurs de ceux qui les ont précédés. Je dois révéler un secret caché jusqu’à ce jour.

Clément V fit arrêter ces généreux chevaliers ; il les fit jeter dans les fers, et il se hâta de prendre des mesures contre le désespoir des proscrits dont il traitait ainsi les mandataires. Il augmenta sa garde, et écrivit à Philippe-le-Bel, de prendre lui-même