Page:Raynouard - Les templiers, 1805.djvu/65

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
llix
DES TEMPLIERS


fumaient encore ; les oppresseurs veillaient toujours sur les proscrits ; la haine n’était pas encore assouvie ; n’importe : ils écoutent ce noble et généreux désespoir qui sied quelquefois à la vertu dans des occasions extraordinaires et solennelles.

Au moment même où on lisait devant les pères du concile de Vienne les informations faites contre l’ordre, paraissent tout à coup neuf templiers, qui offrent de prendre la défense de cet ordre opprimé.

C’était leur droit. Un concile était convoqué contre eux : les maximes de la religion et de la justice exigeaient qu’ils y fussent entendus, puisqu’on devait prononcer sur leur sort, leur fortune, leur gloire et leur réputation, de probité, d’honneur et de catholicité.

C’était leur devoir. Les autres chevaliers le leur avaient légué, du milieu des tortures et du haut des bûchers, où leur dernier soupir avait attesté leur innocence et celle de l’ordre.

Ces neufs chevaliers sont introduits.

Ils exposent franchement et loyalement l’objet de leur mission.