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DES TEMPLIERS


croire qu’il existait dans l’ordre un statut criminel et secret ; ce statut eût paru vraisemblable et presque prouvé par les effets de la conduite impie et dissolue des chevaliers, qui en eût semblé la conséquence.

Mais quand on n’articule aucun fait extérieur et public qui permette de justes soupçons ; quand la conduite des chefs de l’ordre et même des chevaliers se trouve justifiée par les attestations les plus honorables, par celles même des papes et des rois qui les ont ensuite persécutés, comment oserait-on appeler témoins nécessaires les apostats de l’ordre, et soutenir d’après leurs dépositions, qu’un pareil statut ait existé, sans motifs, sans intérêt, sans utilité pour l’ordre, ni pour les chefs, ni pour les chevaliers, qu’il eût gratuitement avilis à leurs propres yeux, et à ceux de l’ordre entier !

et quel doute pourrait tenir contre l’assertion noble et courageuse de ces braves chevaliers qui, du fond de leur prison, fidèles à leurs serments, à la vertu, à la vérité, osèrent, au nombre de soixante-quinze, se porter pour défenseurs de l’ordre opprimé,