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DES TEMPLIERS


n’étaient point admis, les dépositions des témoins qui n’avaient pas été templiers, ne pouvaient avoir aucune influence, puisqu’ils parlaient tout au plus d’après des ouï-dire.

Nul doute que les apostats de l’ordre ne pouvaient pas porter valablement témoignage contre lui. Ils étaient évidemment suspects ; la turpitude de leur conduite, l’intérêt personnel et urgent qu’ils avaient à faire déclarer l’ordre coupable, eussent fait rejeter leur témoignage par-devant tous les tribunaux de justice, et à plus forte raison par-devant ceux de l’histoire et de la postérité.

Opposera-t-on que, s’agissant d’un crime clandestin, on ne pouvait en fournir la preuve par des témoins étrangers à l’ordre ; et qu’alors ces témoins apostats devenaient des témoins nécessaires ?

Si, par des actes extérieurs et publics d’impiété, si, par le scandale de leurs mœurs, les chevaliers avaient permis de soupçonner l’existence de ce statut horrible et invraisemblable ; si l’on avait découvert, d’ailleurs, quelque preuve ou indice de ces statuts, alors, peut-être, la justice aurait pu admettre les dépositions des templiers apostats, et