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DES TEMPLIERS

Il exigea donc que les templiers fussent poursuivis en son nom. Il délégua des commissaires apostoliques, pour prendre une information contre l’ordre.

On avait eu soin de conduire, et de lui présenter, à Poitiers, soixante-douze chevaliers pour confesser les crimes dont on exigeait l’aveu.

Quoique un Historien contemporain rapporte (1)[1] que les templiers interrogés par le pape ne cédèrent qu’à la torture, quoique cette forme cruelle de procéder n’eût peut-être rien d’extraordinaire dans le temps, je préfère d’admettre qu’on présenta seulement au pape des chevaliers qui, ayant déja cédé à la douleur ou à la séduction, esperaient qu’à la faveur de leur aveu, ils obtiendraient la vie et la liberté.

Le sort de ces infortunés était si affreux que l’histoire atteste que plusieurs étaient

  1. (1) Ad quæ praedicta aliqui ex eo ordine cœperunt trepidare et ex tormentis coram summo pontifico et rege praedicto confessi sunt. (Chronicon Astense, script. rer. ital., t.12, p.192)